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Comment passer du statut d’auto-entrepreneur à entreprise individuelle ?

Le statut d’auto-entreprise (aujourd’hui appelé micro entreprise) avait séduit 2,229 millions d’entrepreneurs en 2022, selon l’Urssaf. Ce statut, particulièrement adapté pour les personnes souhaitant débuter une activité sans contraintes administratives et comptables trop lourdes, peut cependant se montrer limitant dès lors que l’on atteint un certain chiffre d’affaires. Il est très simple de passer du statut de micro-entreprise à entreprise individuelle : un courrier aux impôts et un courrier à l’URSSAF suffisent. Regardons en détails !

Comment passer du statut d’auto-entrepreneur à entreprise individuelle ?

Sommaire

  1. Micro-entrepreneur et Entreprise individuelle : quelles différences ?
  2. Comment passer du statut de micro-entrepreneur à celui d’entreprise individuelle ?

Cet article a été initialement diffusé sur le groupe Facebook Compta Pour Les Professions Libérales, réseau d'entraide des praticiens libéraux dans leur comptabilité.

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Micro-entrepreneur et Entreprise individuelle : quelles différences ?

Différences administratives

Le micro-entrepreneur au régime micro-social déclare mensuellement ou trimestriellement ses revenus à l’Urssaf, alors que les entrepreneurs au régime réel doivent déclarer une fois par an leurs revenus via la déclaration sociale des indépendants.

⚠️ Seuls les micro-entrepreneurs au régime micro-social déclarent leur revenu par mois ou trimestre. Ce sont tous les professionnels assurés à la Cipav (Caisse Interprofessionnelle de Prévoyance et d’Assurance Vieillesse) et au régime de retraite des travailleurs indépendants (ex-RSI) : architectes, géomètres-experts, guide de haute montagne, etc. Les autres micro-entrepreneurs remplissent une déclaration sociale annuelle, comme les entrepreneurs au régime réel.

Différences comptables

Alors que le micro-entrepreneur doit tenir un livre de ses recettes et conserver les justificatifs d’achat au nom de son entreprise, l’entrepreneur individuel a l’obligation de tenir une comptabilité d’entreprise pour connaître ses frais et charges exacts. Il doit notamment mettre en place un grand livre, un livre journal, un registre des immobilisations et faire sa déclaration fiscale à l’administration (2035, 2033, 2065 compte de résultat, bilan, annexes).

Différences fiscales

Le régime micro fiscal du micro-entrepreneur lui permet de ne pas avoir à calculer ses charges car elles sont déterminées par un abattement forfaitaire, quel que soit le montant des charges véritablement supportées. Il peut en outre opter pour le prélèvement forfaitaire libératoire qui lui permet de se faire prélever chaque mois ou chaque trimestre ses impôts directement sur son chiffre d’affaires. En outre, en dessous d’un certain seuil (91 900 € de CA HT/an pour les activités de ventes, 36 800 € de CA HT/an pour les activités de prestations de services en 2023) ces derniers peuvent bénéficier d’une franchise de la TVA, c’est-à-dire qu’ils n’ont pas à la facturer mais qu’ils ne peuvent également pas la récupérer sur leurs achats.

De son côté, l’entrepreneur au régime réel est imposé sur ses bénéfices, c’est-à-dire son chiffre d’affaires moins les charges supportées. Il doit déclarer son bénéfice annuel dans la déclaration de son foyer fiscal. En outre, il est soumis à la TVA quel que soit son chiffre d’affaires. Il doit donc la collecter et la déclarer auprès de l’administration. Il en découle qu’il peut déduire la TVA payée sur ses achats. Les professions exonérées de TVA le sont quel que soit leur régime, bien entendu.

Régimes sociaux

Le micro-entrepreneur est affilié à la sécurité sociale des indépendants micro-entrepreneurs. Il paie des cotisations sociales sur son chiffre d’affaires. Le taux de ces dernières dépend du type d’activité de l’entrepreneur.

L’entrepreneur individuel est, quant à lui, rattaché au régime général de la sécurité sociale depuis 2020. Tout comme les impôts, le calcul des charges sociales est basé sur le résultat de l’entreprise (chiffre d’affaires moins charges déductibles) lors de la clôture annuelle de ses comptes.

Auto entrepreneur entreprise individuelle

Comment passer du statut de micro-entrepreneur à celui d’entreprise individuelle ?

Dépassement du plafond du micro-entrepreneur

La première option pour passer au statut d’entreprise individuelle est tout simplement de dépasser le plafond de chiffre d’affaires autorisé pour ce statut 2 années consécutives. Pour l’imposition des revenus de 2023 à 2025, ce plafond est fixé à :

  • 188 700 € pour les activités de vente des marchandises, d’objets, de fournitures et de denrées à emporter ou à consommer sur place, ou de fourniture de logement (hôtels, chambres d’hôtes, meublés de tourisme)
  • 77 700 € pour les autres activités de prestations de services relevant des bénéfices industriels et commerciaux (BIC) et les professionnels libéraux relevant des bénéfices non commerciaux (BNC).

En cas de création d’activité en cours d’année, le dépassement des seuils est calculé au prorata du nombre de jours pratiqués.

Exemple : Vous avez commencé votre activité de prestation de services le 1er novembre 2023. Votre seuil n’est donc calculé que sur 61 jours : il faudra donc que vous ne dépassiez pas 12 950 € lors de vos deux premiers mois d’activité. Mais même si vous veniez à le faire, vous ne passerez pas immédiatement au statut d’entreprise individuelle puisqu’il faut dépasser les seuils deux ans de suite pour que le changement s’opère. En revanche, dans ce cas précis, vous dépasseriez le seuil de franchise de la TVA qui vous obligerait à devoir l’encaisser à partir du 1er jour du mois du dépassement.

Changement de régime volontaire (hors dépassement)

Vous pouvez tout à fait choisir délibérément de vous séparer de votre statut de micro entreprise pour passer au régime réel d’imposition. Depuis 2022, le choix du statut peut être rétroactif : vous pouvez faire une demande début 2023 pour l’année 2022. Deux étapes sont à faire :

Opter pour un régime réel d’imposition

Choisir un régime réel d’imposition mettra fin automatiquement au prélèvement libératoire de l’impôt. Pour les micro-BNC comme pour les micro-BIC, la demande de changement de statut est à faire directement auprès des impôts. Un mail peut être directement envoyé depuis la messagerie sécurisée de votre espace pro impôt.gouv, ou sur le mail de votre SIE.

Renoncer à l’option pour le régime micro-social

Une fois la validation reçue de la part des impôts, vous devez prévenir l’URSSAF en indiquant le changement de situation et la date d’effet. Si vous demandez un changement de statut rétroactif, vos cotisations sociales seront recalculées : pensez à mettre de côté au cas où.

💡 À savoir : si vous ne dépassez pas les plafonds de franchise de TVA de la micro entreprise, vous pouvez continuer à en bénéficier.

Cesser son activité de micro-entrepreneur pour passer en société

Il vous suffira pour cela d’envoyer une déclaration de cessation d’activité en ligne à l’INPI. Vous devrez ouvrir une nouvelle entreprise par la suite et vos numéros SIREN et SIRET changeront. Vous pourrez opter pour l’une des options suivantes (liste non exhaustive) :

  • Entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée (EURL). L’EURL est en fait une SARL à actionnaire unique. Elle dispose d’un capital social fixé par ses statuts dont le minimum est d’un euro. Cela en fait un choix idéal si vous comptez sur une évolution en entreprise plus conséquente dans le futur, puisque le passage de l’EURL à la SARL est relativement aisé. Sous certains plafonds, un rapport de gestion est facultatif mais l’inventaire et les comptes annuels doivent être réalisés à chaque fin d’exercice. L’EURL en détail ici.
  • Société par actions simplifiée unipersonnelle (SASU). Souvent adoptée par les startups à forte croissance, la SASU est une autre de vos possibilités pour sortir du statut de micro-entrepreneur. Avec une responsabilité financière limitée à l’apport, elle propose également une soupape de sécurité en cas de faillite. Cependant, elle n’est pas autorisée dans le cadre de professions juridiques, judiciaires et de santé. La SASU en détail.

Vous avez des doutes sur quelle option choisir ? Pour tout ce qui concerne la comptabilité, n’hésitez pas à nous poser vos questions en commentaire ou sur le live-chat d’Indy. Et pour ce qui est de votre choix de statut, pourquoi ne pas demander à notre communauté d’indépendants sur notre groupe Facebook de comptabilité ?

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par Valentin Thomas

Rédacteur pour Indy, la comptabilité des indépendants tout simplement.

6 commentaires
  1. Rehault Pierre

    Bonjour, En tant qu’organisateur de retraites bien-être, j’ai beaucoup de charges (location lieu, nourriture, etx..) et j’étais jusqu’à maintenant auto-E. Il me semble qu’il est temps de passer en EI (malgré un CA = 35000€) pour pouvoir défalquer les frais. Pourriez vous me confirmer que j’ai simplement à faire un courrier aux impots, ensuite demander une radiation de mon auto-E actuelle et créer une EI?
    Ce nouveau statut de régime réel me donne t’il toujours la franchise de TVA tant que je ne suis au dessus du seuil?
    Y a t’il un cout à ces opérations?
    J’aurais besoin d’un comptable et ce sera vous d’après ce que j’ai lu, tout est sérieux

    Merci infiniment
    P.

    1. Valentine Flehoc

      Bonjour Pierre,
      Vous n’avez pas besoin de radier votre auto-entreprise puis de créer une entreprise individuelle : il s’agit du même type d’entreprise, seuls les régimes fiscaux et sociaux changent. Vous devez envoyer un courrier aux impôts pour spécifier votre changement de régime fiscal, et un courrier à l’URSSAF pour spécifier votre changement de régime social. Ce changement est gratuit.
      La franchise en base de TVA s’applique toujours si vous ne dépassez pas le seuil. 🙂

  2. urssaf

    Bonjour,
    Mon fils a fait une demande après des impôts pour passer au régime réel d’imposition le début septembre 2023. La première réponse a été validée avec une modification du régime BNC en régime réel à compter du 01/01/2023 (obligatoirement au début d’un exercice comptable). 2 semaines plus tard, les impôts lui adresser un courriel en lui indiquant que l’option pour le régime réel ne sera effective que pour 2024 et que pour l’année 2023 il resterait au régime micro BNC. Donc les frais engagés ne sont pas déductible (loyer, achat du matériel etc.)
    Dans un paragraphe plus haut vous indiqué : « Changement de régime volontaire (hors dépassement)
    Vous pouvez tout à fait choisir délibérément de vous séparer de votre statut de micro entreprise pour passer au régime réel d’imposition. Depuis 2022, le choix du statut peut être rétroactif : vous pouvez faire une demande début 2023 pour l’année 2022. »
    Donc il a fait une demande applicable pour 2024 pour l’année 2023. Suite à un entretien avec l’URSSAF, ces derniers me confirment que pour 2023, mon fils restera et déclarera son auto entreprise en micro BNC et ne passera pas en régime réel d’imposition.
    Donc j’aimerai comprendre et savoir comment mon fils va remplir et déclaré l’année 2023 en 2024.
    D’avance merci pour votre réponse.
    Cordialement.
    Mme RICHARD Nadège

    1. Marine Griffond

      Bonjour Nadège,

      Si l’URSSAF a confirmé que votre fils restera au régime Micro BNC sur l’exercice 2023, alors il devra bien déclarer à ce régime pour la clôture 2023.

  3. Lauriane Provost

    Bonjour,
    Le service des impôts a validé ma demande de passer sous le régime de la déclaration contrôlée au 1er janvier 2023, l’URSSAF me propose uniquement à partir de janvier 2024… Sur votre blog et parmi les commentaires, j’ai lu à plusieurs reprises que c’était possible d’être régularisé quelque soit la date d’effet de changement, le service des impôts me l’a confirmé également.

    Savez-vous quel texte officiel atteste de la possibilité de changer de régime en cours d’année auprès de l’URSSAF ?
    Merci pour votre retour,
    Lauriane

    1. Valentine Flehoc

      Bonjour Lauriane,
      Il n’existe pas de texte officiel qui atteste de cette possibilité. Il semble que certains URSSAF refusent la rétroactivité, mais nous ne savons pas sur quoi se base ce refus. Leur avez-vous transmis l’accord du service des impôts ?

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